Écriture inclusive : petit guide pratique

Depuis quelques années, l’écriture inclusive fait couler beaucoup d’encre. Si l’Académie française y voit notamment une menace à la bonne compréhension du français par les personnes qui présentent un trouble cognitif (dyslexie, dysphasie ou apraxie), il vous sera certainement arrivé de lire un texte dépourvu de stéréotype de sexe. La formule d’appel « Madame, Monsieur » déjà largement employée est un exemple de tournure qualifiée d’inclusive.

L’écriture inclusive, ou langage épicène, cherche à gommer les discriminations sexistes par l’écriture ou le langage. Son objectif est de permettre une meilleure représentation des femmes dans la langue et de décrire la réalité de façon non binaire. L’écriture inclusive repose sur des conventions, il n’y a pas de règles à proprement parler. Nous vous avons listé les recommandations principales.

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1. Accorder en genre les noms de fonctions, grades, métiers et titres

La majorité des termes présentent déjà deux formes. Pourquoi ne pas les utiliser ? Certains pourront sembler « exotiques », mais force est de constater que l’accord en genre des noms de fonctions et de métiers est déjà largement pratiqué.

Ex. : autrice (ou auteure), artisane, homme de ménage, infirmier, Madame la Présidente…

2. Remplacer les termes universels masculins

Il s’agit ici d’utiliser la locution « droits humains » au lieu de « droits de l’Homme », par exemple. Vous pouvez aussi remplacer un sujet au masculin pluriel par un mot épicène* pour désigner un groupe ou encore dédoubler l’expression pour éviter l’utilisation du masculin « neutre ».
* la forme d’un mot ou d’un adjectif épicène ne varie pas selon le genre.

Ex. : les personnes, les membres, les étudiantes et les étudiants, les cousins et les cousines…

3. Le point médian ou point milieu

Le point médian, que vous aurez déjà aperçu dans l’un ou l’autre texte, présente l’avantage d’être discret et d’éviter la répétition de termes au féminin (pluriel) et au masculin (pluriel).

Ex. : certain·e·s ou certain·es, les étudiant·e·s, l’auteur·rice, sportif·ve…

L’utilisation du point médian peut être incertaine si un terme présente un féminin et un masculin qui ne se distinguent que par un -e ou une consonne redoublée + e (ex. : un·e lycéen⋅ne). Pour l’utilisation du point médian, vous êtes relativement libres. S’il heurte votre sens logique, vous pouvez écrire les sportifs/ves ou les chercheurs/euses. La barre oblique offre une solution plus logique grammaticalement, mais le point médian tend à se diffuser pour alléger l’écriture.

Pour l’intégrer dans vos textes, voici les raccourcis clavier :
Windows : Alt+0183 ou Alt + 00B7
Mac OS X : Alt + ⇧ maj + F
GNU/Linux : AltGr + × (du pavé numérique) ou AltGr + ⇧ Maj + . ou encore AltGr +

4. Accords majoritaire et de proximité

Ces deux conventions grammaticales visent à réactualiser d’anciennes pratiques d’accord pour ne plus que « le masculin l’emporte sur le féminin », y compris lorsqu’il est question d’une assemblée composée à 99 % de femmes, par exemple. Dans cet exemple, l’accord majoritaire consiste à accorder en fonction du genre le plus représenté dans les termes relatifs. L’accord de proximité consiste à accorder le participe passé ou un adjectif avec le mot le plus proche, souvent le dernier terme d’une énumération.

Ex. : 99 femmes et 1 homme étaient présentes à la conférence ; les abricots, les poires et les cerises étaient délicieuses. 

5. Pronoms et déterminants plus rares

Ils peuvent surprendre la première fois qu’on les lit ou les entend, mais ces néologismes sont assez faciles à utiliser : celleux, elleux, iel ou illes / ielles / iels remplacent ainsi celles et ceux, elles et eux, il ou/et elle, ils ou/et elles dès lors que vous optez pour une écriture « totalement » inclusive, qui s’adresse à toutes les personnes, quel que soit leur genre. Aussi, le nouveau pronom « iel » est officiellement entré dans le vocabulaire français en octobre 2021, quand le dictionnaire Le Robert lui a donné une place.

Pour aller plus loin et découvrir toutes les subtilités de l’écriture inclusive, sachez qu’en France, le Haut Conseil à l’Égalité entre les femmes et les hommes a publié un « Guide pratique pour une communication publique sans stéréotype de sexe ». La première version de 2015 a été actualisée. Dans ce guide, vous trouverez 10 recommandations pour une communication égalitaire.

Vous voulez vous mettre à l’écriture inclusive, mais vous ne savez pas par où commencer ?

Les règles grammaticales apprises à l’école sont profondément ancrées dans les mentalités. La mise en pratique de nouveautés nécessite un petit effort. Rien n’empêche de procéder par étapes. Tout dépendra du contexte et du public cible également. Cela étant, ce 30 mai 2022, les fonctionnaires belges ont reçu un guide pour les encourager à utiliser l’écriture inclusive. Malgré les critiques qu’elle suscite ou suscitait, il faut croire que son utilisation progresse.

Une chose est sûre, la cohérence est de mise. Si vous optez pour le point médian, par exemple, il conviendra d’éviter les barres obliques ou le masculin « neutre » ailleurs dans le texte. Étant donné qu’aucune grammaire officielle n’existe pour l’écriture inclusive, certaines tournures peuvent s’écrire de plusieurs façons. Il sera difficile de déterminer avec certitude la règle à appliquer dans certains cas. 

Encore une fois, le public auquel vous vous adressez et le contexte sont des facteurs à prendre en compte. Certains usages sont largement répandus (souvenez-vous, « Madame, Monsieur, »). Ils ne surprendront pas vos lecteurs·rices. Les pratiques d’écriture inclusive moins courantes se diffusent néanmoins. On les remarque de plus en plus. Leur application n’est plus seulement observée dans les cercles militants. « Iel » est entré dans le dictionnaire. Il faudra un certain temps pour voir s’il fait son entrée dans le langage de tous les jours. En attendant, une petite dose d’égalité dans la langue permettra de mettre en lumière la diversité. C’est ce qu’espèrent les partisans de l’écriture inclusive.

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